Festival Lettre de soie à Mase, l’âme poétique du Val d’Hérens
- Patricia

- 28 sept.
- 3 min de lecture
Au coeur du Val d'Hérens, Mase, village de 250 habitants, a osé célébrer l'art épistolaire. Année après année, le Festival de la Correspondance Lettre de Soie a transformé Mase en un lieu unique, où les mots s'envolent entre les grances et les jardins. En septembre 2025, la dernière édition a refermé le livre du festival, mais l'histoire, elle, continue... Mase est et reste le village de la correspondance, parmi "les 111 lieux en Valais à ne pas manquer".
Hommage au Festival Lettre de Soie à Mase
Comment parler de ce festival de la correspodance ? Comment trouver les mots justes pour le raconter ?
Depuis la première fois que j’y ai assisté, en 2017, j’ai su qu’il se passait ici quelque chose d’unique.
Mase, je connaissais. Mais un festival d’art et de culture en pleine montagne, c’était une première.
Ce festival, c'est une atmosphère singulière, une émotion particulière. Une parenthèse de douceur et de lenteur au cœur du Val d’Hérens, où le temps semble suspendu et les rencontres, plus vraies que jamais.
Un festival pas comme les autres
Tout a commencé en 2017, quand Manuella Maury et une poignée de bénévoles ont eu cette idée folle : créer un festival dédié à la correspondance, à l’art d’écrire à la main, dans un village de 250 habitants. Il fallait oser. Et ils l’ont fait.
Résultat : 2 500 visiteurs en trois jours, des conférences à guichet fermé, des centaines de lettres écrites et postées sur place, des expositions nichées dans les granges et les jardins. Mase, le temps d’un week-end, s’est transformé en un véritable paradis des mots.
Je m’y étais rendue par curiosité, pensant y passer deux heures. J’y suis restée deux journées complètes. Entre les coins d’écriture à l’ombre d’un pommier, les lectures intimes dans l’église, les rencontres avec des écrivains publics et les mots suspendus aux fenêtres, tout respirait la sincérité et la poésie. Mase m’a offert ce jour-là un moment rare où le temps semble s’arrêter.
Des lettres et des émotions
Année après année, la magie a continué d’opérer. Je garde un souvenir ému de la seconde édition, en octobre 2018. Dans l’église, on écoutait des lettres imaginaires entre Kahlo et Rilke. Au café du Vieux Bourg, on assistait à Frida la Douce, lecture-concert vibrante. À l’angle d’un raccard, Nathalie écrivait des poèmes sur mesure. Partout, des lettres flottaient au vent, suspendues aux balcons et aux fenêtres.Le village entier vibrait au rythme des mots. Ce week-end-là, j’ai compris que ce festival n’était pas un simple événement culturel. C’était une éloge à la lenteur, une ode à la sincérité, un moment hors du temps où le papier et l’encre reprenaient leurs droits. Pusi, j'ai été fidèle à chaque édition.
Septembre 2025 : la dernière édition, mais pas la fin de l’histoire
Cette année, le festival de la correspondance a vécu sa dernière édition. Une page se tourne, mais pas le livre. Car Mase est désormais, pour toujours, le village de la correspondance. Tel que je le décris dans mon guide "111 lieux en Valais à ne pas manquer", une atmosphère singulière et poétique enveloppe aujourd’hui le village tout au long de l’année. Les malles jaunes, les citations sur les murs, les petits coins de lecture et d’écriture, : tout cela continue à vivre, comme un souffle discret mais persistant.
« Il est temps de s’écrire » annonce un panneau à l’entrée du village.
Ce que je garde du festival de la correspondance
De ce festival, je garde une émotion profonde, presque intime.
Celle d’avoir vu un village rayonner par la force des mots, de la solidarité et de la poésie.
Celle d’avoir vu tout un village vibrer, s’unir avec enthousiasme autour d’un même élan
Celle d’avoir croisé des sourires, des regards émus, des lettres écrites avec le cœur.
Celle d’avoir assisté, tout simplement, à la beauté du lien humain.
Merci à Manuella Maury pour son audace, son grain de folie, sa générosité, son âme artistique.
Merci aux habitants et bénévoles de Mase pour leur accueil, leur lumière, leurs mots suspendus au vent.
Et merci à ce festival d’avoir existé.
Mase restera à jamais ce village où les lettres vivent encore.






















































Commentaires