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Série "J'ai testé pour vous" : le traditionnel carnaval d'Evolène

Dernière mise à jour : 18 sept. 2024

Parmi les rendez-vous incontournables de mon hiver au Val d’Hérens, il y a le Carnaval d’Evolène. Un carnaval parmi les plus populaires de Suisse, une rencontre avec la tradition à ne pas rater, un carnaval de montagne qui suscite l’intérêt des ethnologues, des journalistes et …. des curieux. Il vous suffit de faire une simple recherche, vous trouverez une foule d’articles et reportages TV bien au-delà de nos frontières helvétiques ! Allez savoir pourquoi ce carnaval, niché au cœur d’un village alpin a résisté aux assauts du temps et a conservé son authenticité. Aucun historien ne peut dire à quand remonte son origine. Ici, on dit qu’il existe depuis des temps immémoriaux, qu’il a toujours rythmé l’hiver des gens d’ici.


Les festivités commencent à l’épiphanie avec le réveil du Carnaval. Dès le 6 janvier, les peluches prennent possession du village dans une déferlante de sonnettes. Evolène leur appartient jusqu’au Mardi gras à minuit !

Les peluches Ce ne sont pas les peluches de votre enfance, douces et rassurantes. Celles-ci sont du genre à vous effrayer et semer un vent de terreur. Les peluches sont habillées de peaux de bêtes non tannées, un complet odorant de plus de 15 kilos. Elles portent une visagère : un masque en bois d’arolle sculpté et peint à la main par des artisans locaux. Traditionnellement, ces visagères représentent un animal. A la main, chaque peluche est flanquée d’une cloche de vache, une sonnette qu’elle agite inlassablement. Je vous laisse imaginer le tintamarre. Entre masque effrayant, vacarme assourdissant et odeur repoussante, leur mission est de faire peur pour chasser les mauvais esprits de l’hiver. Les peluches sont incarnées par la jeunesse villageoise de 8 à 25 ans. Chaque soir, elles sortent de leur tanière sans prévenir et hantent les rues du village pendant des semaines. Elles tiennent le rôle principal de ce carnaval.

Les maries Leur sortie officielle est le samedi de la « Semaine gras ». Souvent, les rituels de carnaval sont le reflet d’une société inversée. Les pauvres se déguisent en riches, les domestiques deviennent maitres et les hommes se travestissent. C’est le cas des Maries, des hommes déguisés en femme, elles revêtent le costume Evolénard et se moquent des passants dans leur patois local en prodiguant leurs bons conseils à tout va.

Les empaillés Le dimanche matin, les coulisses se préparent sous le regard intrigué des visiteurs. La motivation est à son comble pour les «empaillés ». Les hommes s’emmitouflent d’une trentaine de kilos de paille dans un sac de jute. Une opération délicate qui nécessite le plus grand soin. Les empaillés ne sortent que le dimanche après la bénédiction. Dès la fin de la messe, ces monstres de paille, rembourrés, font leur apparition et déambulent dans le village. Ils portent aussi une visagère et un balai de riz. Ils représentent l’esprit des ancêtres. Ces personnages sont sans nul doute les plus impressionnants et les plus emblématiques du carnaval. Tout ce joyeux monde se retrouve à déambuler dans les rues du villages dès la sortie de la messe et se retrouvent sur la place du Four pour le banquet de midi autour d’un cochon grillé.


Le lundi de carnaval, on procède à l’arrestation de la Poutratze, le bonhomme hiver, un gros empaillé qui symbolise les mauvais esprits de l’hiver. Elle sera jugée puis mise à mort le Mardi Gras : dernier jour de carnaval et le début de 40 jours de Carême. En soirée, une horde de peluches amène la fameuse Poutratze sur la grande place du village, enchainée et enfermée. Un testament fantasque est lu, un texte en patois et en français. Puis arrive l’exécution finale, la Poutratze au bucher. Le carnaval se clôturera à minuit pétante avec la levée des visagères. Les peluches se rassemblent et tombent les masques. Clap de fin avec une certaine nostalgie. Tout un symbole.


Au-delà de l’esprit festif, c'est un carnaval différent qui se vit aux côtés de ses habitants. Des rituels, un ancrage fort, une tradition qui perdure, une jeunesse active pour maintenir cette tradition.

Le carnaval d’Evolène, ça ne s’explique pas, ça se vit



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